La rue est aussi à nous 2024-2025
Redonner la place aux femmes qui font l'Histoire
Assia Djebar, première femme musulmane académicienne
Assia Djebar est de celles qui inaugurent. Première de sa famille à ne pas être voilée. Première fille de sa famille à aller à l’école. Première maghrébine normalienne. Première romancière algérienne. Première à enseigner l’histoire de l'Algérie moderne à Alger. Première réalisatrice maghrébine. Et finalement première femme musulmane à l'Académie.
Elle écrit ses quatre premiers romans avant d’avoir trente ans, elle les écrit en français, de la même façon qu’elle enseigne en français…Mais face à l’arabisation forcée de l’Algérie, elle va se diriger vers le cinéma pour s’exprimer dans l’arabe oral maternel. Après dix ans de silence littéraire, elle va retourner à l’écriture. Désormais dans tous ses romans et ses essais, inlassablement, elle va dire l'histoire algérienne, sa propre histoire intime ainsi que celle des femmes algériennes, tout en cherchant par la forme à redonner oralité, nuances et complexité.
Mais toujours, elle restera entre deux, presque écartelée, entre la France et l’Algérie, le français et l’arabe, la grande histoire collective et l’intime, la pudeur et l’exhibition, entre culpabilité et liberté.
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