La rue est aussi à nous 2024-2025

Anne de Kyiv, connue aussi comme Anna Yaroslavna, est une figure emblématique de l'héritage de la Rus' de Kyiv, l'État ancêtre de l’Ukraine, dans l'histoire française.

Née vers 1024, elle est la fille de Yaroslav le Sage, grand-prince de Kyiv. En épousant en 1051 Henri Ier, elle est sacrée reine des Francs et incarne nos liens ancestraux avec avec l’Ukraine.

Élevée à la cour de Kyiv, Anne reçoit une éducation avancée et maîtrise plusieurs langues. En plus des précieux manuscrits, elle apporte en France des coutumes de son pays et des influences culturelles de Kyiv et de Bysance. Cette reine forte et influente a maintenu à travers des échanges épistolaires des relations diplomatiques importantes, y compris avec le Pape Léon IX. Après la mort en 1060 de son époux Henri I, elle ne se retire pas dans la religion. Au contraire, elle prend une posture active et influente en tant que première reine co-régente de l’histoire de France avec son fils Philippe Ier jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge de gouverner. De plus, elle fonde, entre autres, l'Abbaye Saint-Vincent à Senlis, démontrant ainsi son engagement dans les affaires religieuses et culturelles. Inspirée de la cathédrale Sainte-Sophie de Kyiv où Anne a reçu son éducation, cette abbaye devient un centre spirituel français. C’est à Anne qu’on doit le prénom « Philippe » parmi les rois de France.

Une femme hors du commun, Anne va à l’encontre des normes de son époque et se remarie en tant que reine-veuve avec un « simple » comte, Raoul IV de Vexin. Cette décision démontre sa volonté de prendre en main son destin.

Anne de Kyiv, dont l’héritage perdure depuis 1000 ans, est célébrée aujourd'hui comme un symbole de lien entre les cultures française et ukrainienne. Son impact se reflète dans les recherches que les historiens lui consacrent, dans des romans historiques qui lui sont consacrés. En France, un centre culturel à son nom perpétue la mémoire de cette reine de France.