La rue est aussi à nous
Tours redonne leur place aux femmes qui font l'histoire
Changements sur "Françoise Maral : 50 ans d'initiatives sociales et de fraternité aux Fontaines"
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Née à Paris le 22 octobre 1926, aînée d’une fratrie de sept enfants, Françoise part, onze ans plus tard, à Alep (Syrie) où son père, avocat, vient d’être nommé juge. En 1941, la famille, rattrapée par la guerre, quitte la Syrie pour la France. Un an plus tard, elle s’installe à Constantine (Algérie) où Françoise passe son bac. En 1945, la famille rejoint le Maroc, Françoise restant en Algérie pour deux années d’études en philosophie. Et en 1946, à Marrakech, elle se marie avec Harold Maral, professeur d’anglais. Naîtront alors leurs cinq enfants.
En juillet 1968, retour en France, où son mari, exercera au collège Michelet de Tours, Cinq ans plus tard, en septembre 1973, la famille déménage, à la Belle Fille, premiers immeubles livrés à l’ouest du nouveau quartier..
Commence alors l’aventure des Fontaines.Un an plus tôt, la première pierre de ce quartier avait été posée. Tout maintenant n’est que chantier. Pas de commerce, pas d’école, des rues à peine tracées et partout des engins à l’œuvre. Une cité neuve sort de terre. Rapidement, Françoise se joint aux premiers habitants pour construire des réponses aux manques existants. Ainsi naîtra le comité de quartier, dynamique espace d’initiatives entre habitants! Ses adhérents la choisissent comme présidente. Françoise se battra pour mettre en place le premier Accueil de loisirs sans hébergement (Alsh) et s’investira sans tarder dans les actions du centre social.
Françoise cultivera une attention soutenue à ce quartier qu’elle arpentera souvent à pied, d’un pas vif, de jour comme de nuit, présente aux uns et aux autres, écoutant beaucoup sans pour autant s’immiscer ou s’imposer, encourageant d’un sourire, d’une parole, d’un geste, bienveillante, compatissante ! Et surtout réalisant ! Que de réunions auxquelles elle a participé et de réalisations qu’elle a partagées ! Attentive, patiente, n’hésitant pas à rédiger comptes rendus et courriers, généreuse en suggestions et vraiment pas chiche de son temps ! Et toujours en coopération avec d’autres ! Ainsi fut-elle de nombre d’initiatives. De l’Association d’accueil aux Fontaines de réfugiés du sud-est asiatique et d’ailleurs (Afsea), créée en 1979, dont elle assura le secrétariat et qui accueillit et accompagna pendant les trente ans de son existence près d’une centaine de personnes ayant fui leur pays où elles ne pouvaient plus vivre. Du Club d’investissement pour une gestion alternative de l’épargne (Cigale), créé en 1982 où avec une vingtaine d’autres citoyens, elle soutint une quinzaine de projets de création d’entreprises !
Françoise fut responsable de la commission « naissance et évolution du quartier », l’une des trois créées par Relais Fontaines, dont elle fut un pilier et qui regroupait dans les années 80 habitants, associations et institutionnels pour améliorer les conditions de vie.Verront alors le jour le cinéma en plein air, des articles réguliers dans le Journal des Fontaines, une enquête participative de développement local et les réunions de coordination d’acteurs. Un lien particulier s’établira alors avec les écoles et Porte-plume (soutien scolaire) sera créé..
L’association Aux Fontaines de l’Art (2005) naîtra de ces réflexions d’acteurs. Passionnée de culture, Françoise en fut six ans présidente. L’Espace Greuze est certes un atelier de peinture, sculpture et céramique, mais aussi de tout autre art :aiguille, collage, photo…. ! Son but : favoriser la rencontre des artistes amateurs et professionnels du quartier, promouvoir leurs œuvres notamment lors de l’exposition annuelle à l’Espace Villeret. Eric Jonval , Francine Gentilleti et d’autres ont démarré dans cette association !
Et que d’heures, de semaine en semaine, Françoise n’a-t-elle pas passées à visiter les résidents-tes de la Maison de retraite de la Vallée du Cher.
Y a-t-il femme qui ait une connaissance aussi fine qu’elle de ce quartier, multiple, des Fontaines ?Les travailleurs sociaux comme les habitants, les élus (M.Gernot, conseiller général par ex) ou institutionnels (Conseil de quartier….) comme les autres associations (Ahdf, Ric, Comité de quartier…) appréciaient sa présence, la recherchaient même car elle était femme de réflexion, de discernement et de grande discrétion.
Elle est morte dans sa 91ème année (16 août 2017).. Comme l’on s’en doute, rien d’exalté, ni de bigot chez cette chrétienne ! Une confiance dans la vie ! A 80 ans, elle se mit à l’informatique et à 87 ans, à la marche en conscience avec bâtons !
« Vraiment une belle personne » disent unanimement celles-ceux, nombreuses-eux, qui l’ont connue. En signe de reconnaissance et d’inspiration, beaucoup aimeraient voir son nom présent dans l’espace public.
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