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Changements sur "Elsa Triolet, Résistante, écrivaine et philosophe"
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Cette proposition est issue du recueil \"Portraits de France\" remis le 12 mars 2021 à la Ministre de la Cohésion des territoires.
1896-1970 : née en Russie, décédée en France, littérature et philosophie
Née en 1896 à Moscou dans une famille juive aisée, amante du poète Vladimir Maïakovski, Elsa Kagan, devenue Elsa Triolet, est la fille d’une pianiste de grand talent, Elena Berman, et d’un avocat, Youri Kagan. Elle quitte la Russie en 1918 et épouse, l’année suivante à Paris, un officier français, André Triolet, dont elle gardera le patronyme comme nom d’auteure. Séparée de son mari en 1921, elle vit successivement à Paris, Berlin et Londres, et rédige trois romans en russe. En 1928, elle rencontre Louis Aragon. Le poète lui dédiera certains de ses plus célèbres recueils (Les Yeux d’Elsa, 1942). C’est Aragon qui l’incite à écrire en français ; elle publie chez Denoël son premier roman dans cette langue, Bonsoir Thérèse, en 1938. Son Maïakovski, poète russe (1939) contribue à faire connaître en France l’œuvre de l’écrivain disparu. Elsa Triolet se remarie au printemps 1939 avec Aragon. Partageant un même engagement communiste, le couple est inquiété par les autorités françaises durant la Drôle de guerre. Sous l’Occupation, Elsa Triolet participe à la résistance intellectuelle. Membre du Comité national des écrivains, elle figure parmi les contributeurs des Lettres françaises clandestines. En 1945, son recueil de nouvelles Le premier accroc coûte deux cents francs obtient le prix Goncourt. Elle est la toute première femme à l’obtenir. Directement inspirée par la guerre, sa déshumanisation et ses horreurs, l’œuvre d’Elsa Triolet se développe après-guerre dans une veine réaliste- socialiste qu’illustre son cycle romanesque L’Âge de nylon, publié de 1959 à 1963. L’année d’après, les éditions Robert Laffont entreprennent la publication de ses Œuvres romanesques croisées avec celles d’Aragon. On doit également à Elsa Triolet la traduction d’une importante Anthologie de la poésie russe, parue en 1966. Revenue au roman, elle fait paraître un dernier texte, Le rossignol se tait à l’aube, en 1970, l’année même de son décès.
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