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Redonner la place aux femmes qui font l'Histoire
Edith Lettich, doctoresse des enfants déportés du camp de La Lande en 1942
Notice biographique de la femme dont vous proposez le nom :
- Prénom, nom, surnom
Edith Lettich
- Date de naissance et de mort (rappel : uniquement les noms de femmes décédées depuis 5 minimum sont recevables) :
9 décembre 1914 - 23 septembre 1942
- Lieu de naissance, de vie, de décès, nationalité :
- Née à Vatra Dornei (Roumanie)
- Nationalité roumaine
- Vit en France, à Tours, de 1932 à sa déportation en 1942
- Déportée par le convoi du 23 septembre 1942 de Drancy à Auschwitz, où elle est assassinée
- Profession(s) exercée(s) :
Étudiante en fin d'études de médecine à l'École de médecine et de pharmacie de Tours. Doctoresse des enfants internés au camp de La Lande à Monts. Déportée avec eux.
- Description de sa vie et des étapes importantes en mentionnant notamment tout évènement éventuel de sa vie en lien avec la Touraine
Edith Agatstein est née le 9 décembre 1914 à Vatra Dornei (Roumanie). De nationalité roumaine, elle arrive en France en octobre 1932 pour étudier la médecine, comme de nombreux jeunes Juifs d'Europe de l'Est, face à l'antisémitisme et aux numerus clausus qui règnent dans leurs pays. Elle effectue toutes ses études de médecine à l'École de médecine et de pharmacie de Tours entre 1932 et 1939. Il lui reste sa thèse à passer pour obtenir le Diplôme d'Université de Docteur en médecine. Elle épouse en 1935 André Lettich, un autre étudiant roumain qui étudie la médecine à Tours. Ils ont un fils, Jean Victor, né le 17 avril 1937.
- Le contexte et l’époque :
Les époux Lettich demandent leur naturalisation, mais le dossier n'aboutit pas avant la déclaration de guerre. André Lettich est engagé volontaire dans l'armée française, nommé médecin auxiliaire et démobilisé après l'armistice. Le petit jean Victor est inscrit à l'école maternelle à Tours.
Les Lettich se font inscrire sur le recensement d’Indre-et-Loire des Juifs français et étrangers, prescrit par le régime de Vichy en octobre 1940.
- Ses engagements, le rôle et l'influence qu'elle a pu avoir à son époque et/ou jusqu'à nos jours :
La famille est arrêtée lors de la rafle du 15 juillet 1942 à Tours par la Gestapo accompagnée de deux gendarmes. Les personnes juives raflées sont emmenées à l’École normale de jeunes filles de Saint-Symphorien. Leur fils Jean-Victor, 5 ans, séparé de ses parents, est lui aussi interné à l'École normale puis le 17 juillet au camp de La Lande à Monts, comme tous les enfants raflés de moins de seize ans.
Le 17 juillet, les détenus sont transférés en train de Tours à Angers. Les destins d’Edith et André Lettich vont ici se séparer. André et ses compagnons d’infortune sont déportés par le convoi n°8 parti directement d'Angers le 20 juillet 1942 à destination d'Auschwitz.
Le 21 juillet à 19h30, Edith Lettich arrive au camp de La Lande, renvoyée d'Angers par les autorités allemandes « pour faire fonction de doctoresse du camp », autrement dit « pour s'occuper des femmes et des enfants ». Elle rejoint ainsi leur fils Jean-Victor, 5 ans, et les autres enfants mineurs. Elle sera leur secours, figurant avec eux en tant que doctoresse. Elle et son fils, avec 135 enfants, femmes et vieillards, seront transférés dans le dernier convoi partant du camp de La Lande pour Drancy le 21 septembre.
Edith et Jean-Victor Lettich sont aussitôt déportés par le convoi 36 parti de Drancy le 23 septembre 1942 à destination d'Auschwitz, où ils sont assassinés. En 1945, de ce convoi de 1000 déportés juifs il restera 40 survivants dont quatre femmes. Aucun des enfants internés à La Lande n’a survécu à la déportation.
André Lettich survivra au typhus, au sonderkommando, à la marche de la mort. Rapatrié après sa libération au camp de Dachau, et revenu à Tours, il dédiera sa thèse de doctorat en médecine:
« A la mémoire de ma femme le Docteur Edith Lettich et de notre cher enfant âgé de cinq ans et demi, assassinés dans les chambres à gaz de Birkenau Auschwitz le 25 septembre 1942 ».
- Ses œuvres matérielles ou immatérielles :
Edith Lettich est la seule femme dont le nom figure sur le monument aux morts à la Faculté de médecine de Tours. Son histoire témoigne à la fois de la barbarie nazie avec en France la complicité de l'État français de Vichy, et de l'admirable entraide des victimes condamnées à la mort dans les chambres à gaz.
Autres précisions qui vous semblent importantes :
La biographie d'Edith Lettich résulte de recherches historiques sur la Shoah en Indre-et-Loire menées sous l'égide de l'AREHSVAL.
Son histoire a fait l'objet d'un des dix portraits de l'Exposition "Inconnues ou célèbres" à la faculté de médecine de Tours.
Lieu public qui vous semblerait pertinent pour attribuer votre proposition (facultatif) :
Environs de la Faculté de médecine à l'Université de Tours, mais la localisation n'est pas l'essentiel
Pour vous aider, vous pouvez consulter la
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