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Redonner la place aux femmes qui font l'Histoire
Changements sur "Marie-Louise Bloch"
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Étudiante en pharmacie à Tours en 1940 - 1942
Enfance Ă Metz
Marie-Louise Bloch est née le 22 juin 1922 à Metz, fille d'Aron Amédée Bloch, né à Soultz (Haut-Rhin), pharmacien à Metz, et de son épouse Alice Justine, née à Strasbourg. La famille fait partie de la bourgeoisie aisée et de la communauté israélite de Metz, dira Marie-Louise dans une interview à Laurent Aknin le 27 janvier 1998, à l'âge de 75 ans (enregistrement confié par la famille). Marie-Louise est scolarisée au lycée de Metz.
Le père décède le 27 janvier 1938 à Nice à l'âge de 53 ans. Sentant venir les bruits de bottes allemandes, sa veuve décide de déménager avec ses deux filles, Marie-Louise et Jacqueline sa cadette dès la fin de l’annee 1938.
Arrivée en Indre-et-Loire
Toutes trois quittent Metz à l'été 1939 pour aller s'installer à Tours, 23 rue Febvotte.
Hormis un aller-retour dans la zone non occupée pendant l'Exode, elles y habiteront jusqu'en 1942. Marie-Louise est reçue bachelière à Tours le 20 août 1940.
Marie-Louise Bloch, sa mère Alice et sa sœur Jacqueline, se font recenser sur la liste des Juifs français pour le département d'Indre-et-Loire établie en octobre 1940 par la préfecture sur ordre du gouvernement de Vichy. Les trois femmes subissent de plein fouet les discriminations imposées aux Juifs, français comme étrangers, par l'occupant et l'État français collaborationniste: suppressions du poste radio, du téléphone, port de
Études de pharmacie à Tours
Marie-Louise entreprend des études de pharmacie à l'École de médecine et de pharmacie de Tours. Elle est inscrite sur le registre des procès-verbaux d'examens pour la validation de stage de pharmacie aux sessions du 24 juillet 1941 (ajournée), du 23 octobre 1941 (ajournée), et du 9 juillet 1942 (reçue avec mention assez bien). Cette année-là elle passe son examen avec l'étoile jaune, ce qui lui vaut les conseils bienveillants d'un examinateur.
Fuite et clandestinité
Le danger d'arrestation augmentant, les trois femmes se concertent avec une condisciple et amie de Marie-Louise, Ruth Weil, qui habite seule, depuis le décès de sa grand-mère, une maison troglodyte à Montlouis. Elles décident de se réfugier toutes ensemble à Montlouis-sur-Loire, plutôt qu'à Tours. Pas pour tongtemps: elles sont averties le 15 juillet 1942 du début de la grande rafle à Tours et partent en urgence en empruntant l'escalier en colimaçon à l'arrière de la maison troglodyte. Après avoir passé la nuit cachées dans une grange, elles franchissent la ligne de démarcation grâce à un passeur. Marie-Louise vivra avec sa sœur et leur mère dans une semi-clandestinité à Lyon jusqu'en juin 1944. Après les bombardements alliés de juin 1944, les menaces d'arrestation s'amplifient encore et elles partent avec des faux-papiers a la campagne jusqu'a la Liberation. Elles reviennent habiter a Lyon de la Libération à fin 1945
Diplômée à Lyon
À la Faculté de médecine et de pharmacie de Lyon, Marie-Louise dépose en 1942 un dossier pour être admise dans le numerus clausus imposé aux étudiants israélites. Il y a seulement trois places sur 106 inscrits en première année de pharmacie pour les étudiants israélites. Elle intègre dans son dossier un arbre généalogique « attestant que ma famille aussi bien du côté paternel que maternel est établie depuis au moins 5 générations en France ». Elle doit refaire une demande pour la deuxième année de pharmacie en 1943-44 et est à nouveau admise dans le numerus clausus. Marie-Louise sera reçue à l'examen de troisième année à la session d'octobre 1945.
Retour Ă Metz
De retour à Metz fin 1945, Marie-Louise Bloch effectue sa dernière année d'études à Strasbourg et obtient son diplôme de Elle se marie en 1948, fonde une famille et exerce sa profession de pharmacienne à partir de 1950. Elle décède le 27 avril 2017 à l'âge de 95 ans.
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Étudiante en pharmacie à Tours en 1940 - 1942
Enfance Ă Metz
Marie-Louise Bloch est née le 22 juin 1922 à Metz, fille d'Aron Amédée Bloch, né à Soultz (Haut-Rhin), pharmacien à Metz, et de son épouse Alice Justine, née à Strasbourg. La famille fait partie de la bourgeoisie aisée et de la communauté israélite de Metz, dira Marie-Louise dans une interview à Laurent Aknin le 27 janvier 1998, à l'âge de 75 ans (enregistrement confié par la famille). Marie-Louise est scolarisée au lycée de Metz.
Le père décède le 27 janvier 1938 à Nice à l'âge de 53 ans. Sentant venir les bruits de bottes allemandes, sa veuve décide de déménager avec ses deux filles, Marie-Louise et Jacqueline sa cadette dès la fin de l’annee 1938.
Arrivée en Indre-et-Loire
Toutes trois quittent Metz à l'été 1939 pour aller s'installer à Tours, 23 rue Febvotte.
Hormis un aller-retour dans la zone non occupée pendant l'Exode, elles y habiteront jusqu'en 1942. Marie-Louise est reçue bachelière à Tours le 20 août 1940.
Marie-Louise Bloch, sa mère Alice et sa sœur Jacqueline, se font recenser sur la liste des Juifs français pour le département d'Indre-et-Loire établie en octobre 1940 par la préfecture sur ordre du gouvernement de Vichy. Les trois femmes subissent de plein fouet les discriminations imposées aux Juifs, français comme étrangers, par l'occupant et l'État français collaborationniste: suppressions du poste radio, du téléphone, port de
Études de pharmacie à Tours
Marie-Louise entreprend des études de pharmacie à l'École de médecine et de pharmacie de Tours. Elle est inscrite sur le registre des procès-verbaux d'examens pour la validation de stage de pharmacie aux sessions du 24 juillet 1941 (ajournée), du 23 octobre 1941 (ajournée), et du 9 juillet 1942 (reçue avec mention assez bien). Cette année-là elle passe son examen avec l'étoile jaune, ce qui lui vaut les conseils bienveillants d'un examinateur.
Fuite et clandestinité
Le danger d'arrestation augmentant, les trois femmes se concertent avec une condisciple et amie de Marie-Louise, Ruth Weil, qui habite seule, depuis le décès de sa grand-mère, une maison troglodyte à Montlouis. Elles décident de se réfugier toutes ensemble à Montlouis-sur-Loire, plutôt qu'à Tours. Pas pour tongtemps: elles sont averties le 15 juillet 1942 du début de la grande rafle à Tours et partent en urgence en empruntant l'escalier en colimaçon à l'arrière de la maison troglodyte. Après avoir passé la nuit cachées dans une grange, elles franchissent la ligne de démarcation grâce à un passeur. Marie-Louise vivra avec sa sœur et leur mère dans une semi-clandestinité à Lyon jusqu'en juin 1944. Après les bombardements alliés de juin 1944, les menaces d'arrestation s'amplifient encore et elles partent avec des faux-papiers a la campagne jusqu'a la Liberation. Elles reviennent habiter a Lyon de la Libération à fin 1945
Diplômée à Lyon
À la Faculté de médecine et de pharmacie de Lyon, Marie-Louise dépose en 1942 un dossier pour être admise dans le numerus clausus imposé aux étudiants israélites. Il y a seulement trois places sur 106 inscrits en première année de pharmacie pour les étudiants israélites. Elle intègre dans son dossier un arbre généalogique « attestant que ma famille aussi bien du côté paternel que maternel est établie depuis au moins 5 générations en France ». Elle doit refaire une demande pour la deuxième année de pharmacie en 1943-44 et est à nouveau admise dans le numerus clausus. Marie-Louise sera reçue à l'examen de troisième année à la session d'octobre 1945.
Retour Ă Metz
De retour à Metz fin 1945, Marie-Louise Bloch effectue sa dernière année d'études à Strasbourg et obtient son diplôme de Elle se marie en 1948, fonde une famille et exerce sa profession de pharmacienne à partir de 1950. Elle décède le 27 avril 2017 à l'âge de 95 ans.
Informations tirées de l’exposition « célèbres ou moins connues, femmes à la faculté de medecine et de pharmacie de Tours.
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