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- Marceline LORIDAN-IVENS
- 19 Mars 1928 l -- 18 septembre 2018
Née à EPINAL et Décédée à PARIS Nationalité Française de parents immigré en 1920 de nationalité Polonaise Confession juive
Elle est scénariste, réalisatrice, productrice et écrivaine française. Elle est une survivante de la SHOAH et compagne de déportation de Simone Vieil
À 15 ans, elle est arrêtée en tant que juive par la Milice française et la Gestapo en même temps que son père, Shloïme Rozenberg
Elle est déportée à Auschwitz-Birkenau avril 1944, le même que son père, de Simone Veil, avec laquelle la liera une amitié « indéfectible», de Ginette Kolinka et de Anne-Lise Stern. Elle est ensuite transférée à Bergen-Belsen, et Theresienstadt. liberée le 10 mai 1945 par l'Armée rouge.
À son retour en France, elle apprend la sténotypie et la dactylographie. Elle épouse Francis Loridan, jeune ingénieur en travaux publics, engagé sur des chantiers lointains. Ils divorcent des années plus tard mais elle souhaite conserver son nom.
Elle adhère au Parti communiste français en 1955 et le quitte un an plus tard. Elle croise alors des « déviationnistes », comme le philosophe Henri Lefebvre ou le sociologue Edgar Morin, tape des manuscrits pour des intellectuels dont Roland Barthes, travaille au service reprographie d'un institut de sondage, est « porteuse de valises » pour le FLN et fréquente les nuits parisiennes de Saint-Germain-des-Prés. En 1971, elle est signataire du Manifeste des 343 pour la dépénalisation de l'avortement. En 1961, Jean Rouch et Edgar Morin la filment dans Chronique d'un été ; elle y apparaît dans des plans devenus célèbres par un monologue sur sa déportation et le vide laissé par la disparition de son père. Elle entre par le biais de ce film dans le monde du cinéma.
Elle se consacre initialement à des documentaires sur des peuples en lutte. En 1962, elle réalise avec Jean-Pierre Sergent un premier documentaire, Algérie année zéro, sur les premiers pas du pays après l'indépendance. Le film est interdit en France et en Algérie, et reçoit le Grand Prix du festival de Leipzig en 1965.
En 1963, elle rencontre et épouse le réalisateur de documentaires Joris Ivens, de trente ans son aîné. Ils forment ensemble un couple de cinéastes soudés. En fonction des films, elle l'assiste ou coréalise avec lui. Ils réalisent notamment ensemble Le 17e parallèle en 1968, pour lequel ils s'immergent dans les combats de la guerre du Vietnam. Au Vietnam, ils sont reçus par Hô Chi Minh, qui leur donne l'autorisation de se déplacer sur les lignes de front.
De 1972 à 1976, la révolution culturelle déclenchée par Mao Zedong, elle travaille en Chine réalise avec son époux Joris Ivens la série de douze documentaires Comment Yukong déplaça les montagnes, ayant obtenu un laisser-passer du Premier Ministre Zhou En-lai pour circuler librement. Critiqués par Jiang Qing, épouse de Mao, ils doivent quitter la Chine. Les 2 réalisateurs résistent aux demandes de coupes formulées par le gouvernement chinois. À sa sortie France, le film est largement critiqué comme un support de propagande, dans le contexte d'une prise de distance occidentale avec la Chine maoïste
Elle prend plus tard de la distance avec cette démarche cinématographique, la qualifiant de « simpliste et naïve » et parlant d'« héroïsation de la révolution ».
En 2003, à 75 ans, elle réalise son premier film de fiction, La Petite Prairie aux bouleaux, avec Anouk Aimée, très inspiré de son parcours dans les camps, qui évoque aussi les différentes facettes de sa mémoire en tant que survivante. Le titre est la traduction du nom polonais Brzezinka, germanisé en Birkenau.
TĂ©moin de la Shoah
Elle écrit essais autobiographiques, Elle affirme que « on ne vit pas après Auschwitz, on vit avec en permanence La vie quotidienne vous confronte tout le temps au souvenir. Cela pénètre profondément votre vie. Et je me suis souvent comportée après les camps comme si j’y étais encore. ».
L'essai Et tu n'es pas revenu revient sur son expérience de la déportation et sur sa conviction que la France n'a pas regardé en face son rôle dans la Shoah. Jusqu'à la fin de sa vie, elle donne des conférences et témoigne dans les collèges et les lycées sur la Shoah.
Elle estime que l'antisémitisme reste vivace en France, s'alarme de la faiblesse des réactions publiques à ce sujet, et estime que les leçons qui auraient dû être tirées de la Shoah ne l'ont pas été en France.
À ses obsèques, 21 septembre 2018, cimetière du Montparnasse à Paris, la rabbine Delphine Horvilleur prononce son oraison funèbre.
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